
Chers amis,
D’abord, merci d’avoir été aussi nombreux aujourd’hui ici au Passage, pour la 6e édition de Nouvelles Confluences. Mes remerciements vont également à l’ensemble des participants, ils ont nourri les trois tables rondes de leurs expériences multiples d’élus, d’acteurs de la vie politique comme de la vie culturelle et sociale.
Un grand merci également à Cécile Duflot, dont les mots ont éclairé cette matinée d’échanges. Et je ne veux pas oublier dans la liste de mes remerciements les bénévoles de Nouvelles Confluences qui œuvrent depuis 2020 pour concevoir le menu et prêter main forte à la mise en place de ce rendez-vous politique.
Notre identité commune est celle d’un humanisme pragmatique

Il y a cinq ans, nous voulions en faire un moment de politique qui n’était pas un moment de politique politicienne comme trop souvent on peut l’entendre. J’en suis persuadée : Nouvelles Confluences a atteint ses objectifs premiers : ceux d’être un espace de dialogue, de débats, mais aussi un lieu où l’on pose ensemble les bases d’une réflexion commune sans a priori et sans parti pris.
Il y a cinq ans, lorsque nous avons lancé la première édition de Nouvelles Confluences, notre ambition était d’en faire un moment de partage mais également de prendre un peu de distance face au désordre du monde et je dois constater comme vous que le désordre est toujours là sur le plan national et international.
C’est une certitude pour moi, notre identité commune est celle d’un humanisme pragmatique, dont les fondations sont la solidarité et l’entraide, mais également la résistance face aux dérives d’un monde dominé par les idées courtes et les raccourcis populistes.
Avant de refermer cette page 2025, il me revient la tâche de dessiner un premier bilan de cette matinée de débats. Je ne peux que me féliciter de la richesse du dialogue lors des trois tables rondes, comme à chaque fois.


Comme je le disais en début de matinée, réfléchir à demain aujourd’hui et ensemble permet de poser les fondations de ce que nous voulons construire pour le Lot-et-Garonne des prochaines années, pour nos enfants et leurs enfants.
Il ne s’agit pas de prédire l’avenir mais bien de le construire sur un socle d’idées qui doivent être innovantes. Imaginer ce que sera le département dans dix ou quinze ans relève de la politique fiction. En revanche, il est toujours possible de mettre en place des politiques publiques justes et solidaires construites sur un partenariat local. C’est cette direction qu’il faut prendre pour imaginer ce que le Lot-et-Garonne pourrait être.
Quand je parle de partenariat dans les politiques publiques, je veux évoquer le rôle essentiel des communes dans le maillage d’un territoire rural comme le Lot-et-Garonne.
Je pourrais retenir que près de 2 200 maires ont jeté l’éponge depuis juillet 2020 en France, mais je préfère retenir que l’image du maire n’a pas souffert du mandat qui prend fin avec les élections municipales du printemps prochain.
Pour l’Association des maires de France, l’AMF, une étude parue cette été établit que sept Français sur dix continuent de faire confiance à leur maire, quel que soit taille de la commune.

Je note d’ailleurs que les autres acteurs de la vie publique locale, qu’il soit président d’intercommunalité ou président de Conseil départemental continuent eux-aussi de recueillir la confiance de leurs concitoyens.
Je veux d’ailleurs croire que le projet de loi déposé au Sénat sur le statut de l’élu local sera, enfin, le socle d’une nouvelle idée de penser les mandats de maire et de conseiller municipal et communautaire.
Je veux croire aussi que les femmes ayant choisi de briguer un mandat de maire ne seront plus sous-représentées en 2026.
Elles ne sont que 20% aujourd’hui. Chère Camille Pouponneau, vous avez fait partie de ces femmes qui ont choisi de s’engager dans un mandat local avant de choisir de quitter vos fonctions. Dans votre livre, vos mots sonnent justes : les élus locaux sont aujourd’hui « asphyxiés » par des normes coûteuses, complexes et souvent contradictoires.
Comme vous, ces hommes, ces femmes, maires et conseillers municipaux qui seront élus en mars prochain auront besoin de travailler ensemble, au sein d’une équipe. Ils auront aussi besoin d’une vraie stabilité administrative et politique car il leur revient de mener à bien leurs projets de développement sans qu’il soit question de nouvelles coupes sombres dans le service au public, sans qu’il soit question d’une succession de réformes qui se succèdent les unes aux autres. Car c’est une évidence, la commune reste l’incarnation du pacte républicain.
Ces femmes, ces hommes doivent être en capacité d’avancer avec un Etat qui ne jongle pas avec les textes administratifs, avec un Etat qui ne se décharge pas de ses responsabilités régaliennes sur la santé, comme sur la sécurité publique ou sur l’Education. Ils peuvent déjà être assurés de pouvoir compter sur les collectivités territoriales.
Ici, en Lot-et-Garonne, nous avons fait le choix de garder le cap et je veux parler ici de l’accès à la culture. Nous avons un logiciel : et ce logiciel fonctionne sur un principe : aller vers les Lot-et-Garonnais où qu’ils se trouvent et leur proposer nos choix de politique publique pour la culture sous toutes ses formes.
Ces choix pour la culture, nous les avons traduits par des choix budgétaires d’un soutien à nos partenaires dans la construction du budget 2025, et notre ligne de conduite doit rester la même. La culture doit rester une valeur de proximité et je sais, chère Charline Claveau, que nous sommes sur la même longueur d’ondes concernant les enjeux culturels de terrain en Nouvelle-Aquitaine.

La culture, c’est aller vers les Lot-et-Garonnais là où ils habitent, dans leur commune. J’ai eu l’occasion de le dire : la commune et le Département sont les piliers de la proximité et de la solidarité dans un territoire comme le nôtre.
La proximité et la solidarité, ce sont le service au public pour le logement, c’est une préoccupation constante pour les collégiens, pour leurs familles, les bénéficiaires du RSA, les personnes âgées ou les Lot-et-Garonnais souffrant d’un handicap. Je reste persuadée qu’il n’existe pas d’autre direction à prendre que cet engagement durable et pérenne. Le service, les services au public doivent rester le fil rouge de nos choix politiques et budgétaires.
Une nouvelle fois, un grand merci à tous d’avoir pris de votre temps. Que vous souhaiter, si ce n’est de vous retrouver plus nombreux encore l’année prochaine pour échanger et pour débattre. Vous aurez d’ailleurs l’occasion de prolonger les discussions autour d’un verre. Mais avant ce moment convivial, comme nous l’avons fait pour Paul Watson l’an dernier, nous allons soutenir Christophe Gleizes et sa famille, en espérant que Christophe sorte lui aussi de prison rapidement, et qu’il ne soit plus prisonnier de la politique étrangère des gouvernements français et algérien.
Je vous remercie.