Discours de Sophie Borderie et photos de l’évènement

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Mes premiers mots seront des remerciements car vous avez bravé le beau temps, un dimanche matin, pour venir échanger sur l’avenir de notre département, de notre modèle de société, de notre façon d’appréhender le « vivre ensemble ». Merci à toutes et à tous pour votre participation !

Ensuite permettez-moi d’avoir une pensée émue et solidaire pour le peuple Afghan, pour les femmes Afghanes en particulier, qui vivent en ce moment même des heures terribles, dans la crainte d’un retour de la barbarie. Je veux ici réaffirmer à quel point l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre toutes les discriminations doit rester notre boussole. Sans concession. Sans états d’âmes.

Cela fait du bien après un an et demi de crise sanitaire de se retrouver pour débattre, échanger et tout simplement partager un moment de convivialité.

Si l’on veut que nos concitoyens retrouvent le goût de la chose publique – au fond l’ont-ils vraiment perdu ? Si l’on veut restaurer la confiance entre les habitants et les responsables politiques, on ne peut pas se contenter des rendez-vous électoraux, le temps d’une campagne, une fois tous les 6 ans.

En tous cas, ce n’est pas ma conception de la démocratie locale.

En l’occurrence, la campagne a eu lieu. En juin dernier, les Lot-et-Garonnais ont validé le projet que mon équipe et moi-même leur avons proposé. Notre feuille de route pour les six prochaines années est parfaitement claire.

Mais, croire que le résultat d’un scrutin, qui plus est marqué par une abstention record, serait un blanc-seing démocratique est une parfaite illusion.

Au-delà des engagements que nous mettons un point d’honneur à respecter, il est tout aussi essentiel que la participation citoyenne ne se limite pas aux rendez-vous électoraux. En organisant cette deuxième édition de Nouvelle Confluences, j’ai voulu joindre les actes à la parole.

C’est d’abord la volonté de débattre, d’échanger avec l’esprit ouvert à tous les points de vue du moment qu’ils épousent l’idéal démocratique et républicain qui est le nôtre.

Dans une société fragmentée, pour ne pas dire fracturée, la seule façon d’avancer c’est de fédérer ; fédérer toutes les énergies, toutes les bonnes volontés, toutes les initiatives. Et pour fédérer, il faut savoir écouter et dialoguer. C’est tout le sens de cette matinée : des échanges ouverts à tous sans esprit de clan.

C’est ensuite, je crois, la nécessité de partir de ce qui se fait de mieux sur le terrain, quitte à l’expérimenter pour ensuite le généraliser. Si l’on veut construire des politiques publiques efficaces, acceptées et acceptables par tous, c’est à mon avis le chemin qu’il faut suivre.

Les tables rondes que nous avons organisées ce matin sont à l’image du Lot-et-Garonne que j’aime et que je veux conforter : diverses, ouvertes au point de vue de l’autre, respectueuses des valeurs d’humanisme et de progrès social que nous partageons.

Je pense ne faire offense à personne en disant cela. Nous aspirons tous au progrès économique, social et environnemental. Pour y parvenir, plusieurs chemins existent. Sachons être pragmatiques !

 

Pour en revenir aux tables-rondes, nous avons souhaité aborder 3 sujets très concrets. 3 sujets qui répondent aux préoccupations des Lot-et-Garonnais et qui permettent de dessiner la société que nous voulons pour demain.

Je tiens à remercier très sincèrement l’ensemble des intervenants, professionnels, élus, praticiens pour l’éclairage qu’ils nous ont apporté.

On le voit, la question du grand âge, celle de la démographie médicale et le modèle économique qui les accompagne sont des sujets étroitement liés.

Ils renvoient aux enjeux de l’attractivité territoriale, de l’avenir de la ruralité, et plus globalement du modèle de développement que nous voulons promouvoir.

Le thème numéro 1, la question du grand âge dans l’espace rural, est un sujet évocateur pour chacun d’entre nous. Il l’est sur le plan personnel car nous sommes toutes et tous confrontés à cette question à un moment donné. Il l’est sur le plan collectif car, de lui, découle un certain nombre de politiques publiques départementales. Notre conception est claire : comment faire en sorte que les aînés soient une richesse et non une charge dans un département rural comme le nôtre ?

Ce matin des réponses ont été apportées avec des témoignages éclairants sur l’habitat inclusif, le potentiel extraordinaire de la « Silver économie », l’importance du maintien à domicile et du tissu associatif qui organise les solidarités autour des aînés.

Le thème numéro 2 : la démographie médicale est véritablement un sujet de préoccupation majeur pour nos concitoyens. Il fait échos aussi au « bien vieillir » dans l’espace rural. C’est indiscutable.

Depuis plus de 10 ans, avec ses partenaires, le Département mène une politique volontariste en la matière. Beaucoup a été fait et nous avons accompli beaucoup de progrès pour structurer et étoffer l’offre de soins à l’échelle du Lot-et-Garonne. Mais aujourd’hui, je suis convaincue que nous devons aller plus loin et réfléchir à des solutions novatrices et audacieuses. Des pistes ont été apportées et nous devrons avoir le courage de n’en laisser aucune sur le côté pour des raisons idéologiques ou par aveuglement.

 

Enfin, j’ai souhaité mettre le curseur sur le sujet de l’économie sociale et solidaire car je crois sincèrement que ce modèle encore trop méconnu nous donne les clés d’un avenir plus juste, plus solidaire et plus durable. 

C’est un secteur qui est loin d’être anecdotique puisqu’il représente près de 1500 établissements et plus de 14 000 emplois soit 14 à 15% des effectifs salariés en Lot-et-Garonne. C’est pour cela que nous avons mis sur pieds un plan de soutien à l’économie sociale et solidaire et des régimes d’aides spécifiques ont été créés par le Conseil départemental pour soutenir ce secteur.

Dans notre département, la part de l’économie sociale et solidaire dans les effectifs salariés est supérieure à celle de beaucoup de nos voisins d’où la nécessité de penser collectivement son développement dans les années à venir.

Nous savons que l’ESS recouvre des réalités extrêmement diverses. Toutes ont un socle commun que je résumerai de manière simpliste, je le concède, en rappelant que l’ESS, c’est l’économie à visage humain.

C’est un modèle de développement économique qui poursuit un autre but que le seul partage des bénéfices. C’est une gouvernance d’entreprise démocratique non dépendante au capital financier. Ce sont des bénéfices orientés exclusivement vers le développement de l’activité et le bien-être social dans l’entreprise.

Concrètement, en Lot-et-Garonne, un gros tiers des structures de l’ESS recouvre l’action sociale, le sport et les loisirs.

On le voit bien, la diversité des statuts juridiques, des périmètres d’intervention et des domaines d’activité s’effacent devant l’idéal d’un modèle alternatif différent de celui d’une économie capitalistique hyper-mondialisée.

L’économie sociale et solidaire, c’est donc un modèle de développement qui privilégie la proximité, le lien humain et le développement territorial. C’est, pour nous, un modèle d’autant plus important que les solidarités sociales et territoriales sont au cœur des compétences du Conseil départemental.

Mesdames et Messieurs, je tiens à vous remercier à nouveau pour votre participation. Grâce à vous, j’ai la force de l’enthousiasme à l’aube de ce nouveau mandat. Pour le réussir, j’aurai besoin de toutes les énergies et du concours de chacun car les défis qui sont devant nous sont immenses.

Je vous remercie.